
DES JOURS
chanson
Il y a des jours où je ne sais qui je suis
Ces jours où j’essuie des échecs et suis couvert de suie
Il y a des jours où je veux tout tout de suite
Ces jours où en moi se bastonnent Hutus et Tutsis
Il ces jours où j’erre, hermétique
Ces jours où j’aimerais rectifier cet air terne et triste
Il y a des jours où je m’empoissonne au curare de mes décisions
Des jours où je me mens pour que ne durent pas les dures saisons
Il y a des jours où je suis un con parce que mon propre comble
Où je compte trop sur le monde pour dompter mes propres ombres
Il y a des jours où le soleil carbonise mes ailes sombres
Qui camouflent un cœur s’étouffant dans de ses belles cendres
Il y a des jours où la coupe pleine est sur le point de déborder
Ces jours où,remplie de peine, c’est sur un calepin que la haine est déportée
Il y a ces jours où le mot qu’on déclame est porte-voix de mon émotion
Comme les droits qu’on réclame sont porte-paroles de notre condition
Il y a des jours comme celui-ci où l’orateur parle au nom de son auditoire
Des jours où la moindre clameur célèbre la transmission de l’art oratoire
Il y a des jours où j’aimerais n’être que celui qui entends
Mais la création est telle que la flèche n’est rien d’autre
Que l’arc qui s’étend
Il y a des jours où je me tais, de peur que le côté tranchant de ma vérité vexe
Mais ces jours-là c’est un lâche penchant que le manque de témérité laisse
Alors ces jours où seront lâchées les palabres qui jouaient à cache-cache
Ne vous sentez pas visés, car ce n’est qu’un partage
De mon intimité, comme la vôtre Ô complexe
Dans ce grand tourniquet où s’ébat notre espèce.